A travers un mini-reportage, vous trouverez les témoignages d’un bénéficiaire de notre service à domicile, d’une proche aidante, d’une Alzami pro, de l’une de nos infirmière-coordinatrice !
Immersion au cœur du semi-confinement :
Interview de Béatrice H., proche aidante
Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien, en votre qualité de proche aidante, dans le contexte du semi-confinement ?
« Ce qui a changé au début de la pandémie en tant que proche aidante, c’est d’avoir été coupée de mes parents pendant 2 semaines. En effet, j’ai moi-même été infectée et mise en quarantaine. Cela a été finalement une expérience positive au niveau du lâcher-prise et a créé des liens différents avec les intervenantes dont les deux Alzami pro qui entourent mes parents. Cette période m’a permis de complètement laisser faire cette équipe de femmes qui a pris soin d’eux d’une manière entièrement engagée. Elles avaient le choix de se désengager pendant ce temps de pandémie et pourtant, chacune s’est investie malgré cette situation particulière et troublante. Cet engagement m’a profondément touchée – des femmes avec de belles compétences professionnelles, une grande capacité d’adaptation et, surtout, une humanité qui a adouci la situation et mis chacune et chacun en confiance. Cette petite équipe a su créer une atmosphère particulière pendant ce temps qui semble avoir enveloppé la maisonnée de bienveillance. Quel réconfort pour nous, les proches. »
Quelle a été votre sentiment face au COVID-19 ?
« Le quotidien continue avec les mesures barrières, et ce qui me manque le plus ce sont les marques d’affection habituelles qui leur donnent d’autant plus d’importance. Je me réjouis de pouvoir à nouveau les embrasser, les enlacer. C’est important pour moi de pouvoir les regarder et échanger des regards sans masque, d’où mon habitude, en arrivant, de rester à distance pour les saluer ; puis je m’éclipse pour aller enfiler des habits propres et un masque. »
Comment vivez-vous avec les nouvelles mesures de protection ?
« Les mesures de protection sont une contrainte tout en étant devenu des gestes respectueux et préventifs. Tout comme lors du diagnostic positif posé par mon médecin, ma peur a été celle de contaminer ma famille. Cette peur, démesurée au départ, s’est transformée avec le temps et avec le sens que j’y ai trouvé. C’était important surtout de prendre du recul et de choisir les sources d’informations pour ne pas réagir avec les émotions. »
Citez-nous une chose positive que vous avez vécue, « grâce » au COVID-19
« Cette pandémie aura été une épreuve de par les émotions qu’elle a générées en moi et cette distance qui s’est mise entre tout le monde dans la société. Mais j’en retire surtout que l’être humain reste un être qui se nourrit du lien à l’autre et que tous les actes de solidarité et de bienveillance entre les générations marqueront d’avantage nos vies. »
Interview de Karine F., Alzami pro
Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien, en votre qualité d’Alzami pro, dans le contexte du semi-confinement ?
« Tout d’abord me retrouver avec moins de bénéficiaires, certains ayant décidé de limiter le nombre de contact pour éviter toute éventuelle transmission du virus.
Conserver une vigilance accrue de mes faits et gestes, une rigueur quelquefois pesante mais nécessaire pour la santé de tous.
Trouver une approche différente avec les personnes atteintes de troubles de la mémoire pour qu’ils me reconnaissent derrière mon « déguisement » et se sentent en confiance. »
Quel a été votre sentiment face au COVID-19 ?
« Je me questionne beaucoup sur les dégâts qu’il a et va engendrer et les stratégies que nous, êtres humains, allons développer pour vivre avec.
C’est un arrêt ou ralentissement forcé, comme si nous devions tous prendre conscience des valeurs essentielles et faire un choix pour un futur décisif à notre survie. »
Comment vivez-vous avec les nouvelles mesures de protection ?
« Assez bien malgré certaines contraintes pour certaines interventions chez les personnes à risque comme porter une tenue ad hoc (masque, gants, sur chaussures et combinaison), j’ai l’impression d’être l’apicultrice qui va prendre soin de ses abeilles !!! »
Citez-nous une chose positive que vous avez vécue, « grâce » au COVID-19
« La diminution des émissions sonores, une connexion plus intense avec la nature, moins de dépenses financières superflues et surtout apprécier d’être en bonne santé ! »
Interview de Fabienne C., infirmière-coordinatrice pour la région Riviera-Chablais
Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien, en votre qualité d’infirmière-coordinatrice, dans le contexte du semi-confinement ?
« Il a fallu faire face à une situation inédite, défaire ce qui avait été mis en place, naviguer à vue, puis le refaire en tenant compte des directives de l'OFSP . Ceci tout en gardant à l'esprit l'importance de l'accompagnement si précieux des Alzami pro à nos bénéficiaires, pour soulager les proches aidants et apporter du réconfort. Durant cette période de crise, cela a nécessité beaucoup d'écoute des familles et des Alzami pro, tant sur les attentes, que sur les craintes liées à cette pandémie. Il a fallu faire preuve de réactivité et de souplesse, tout en préservant la sécurité et la santé des bénéficiaires, comme celle des Alzami pro. »
Quelle a été votre sentiment face au COVID-19 ?
« Cette pandémie a modifié de façon profonde ma manière d'interagir et de communiquer avec chacun. Cela m'a fait prendre conscience de la vulnérabilité de l'être humain face à l'inconnu et l'imprévisible, comme si j'avais été emportée par un tsunami. »
Comment vivez-vous avec les nouvelles mesures de protection ?
« Comme infirmière, les gestes "courants" comme se laver les mains, porter un masque, sont des choses connues. Contrairement aux règles de distanciation sociale, qui, vis-à-vis de mes proches, mon entourage, sont plus difficiles à vivre. Cela m'oblige à rester vigilante au quotidien, de tenir bon sur la durée, tout en faisant face aux éventuels risques de comportements inadéquats. »
Citez-nous une chose positive que vous avez vécue, « grâce » au COVID-19
« Cela m'a permis de me recentrer sur les vraies valeurs de la vie, d'apprécier les petits bonheurs quotidiens, dans les rapports avec les autres, et avec la nature. »